L’Habilleur – Styliste pour hommes analyse la garde-robe des Québécois
Par Jessica Dostie
Métro

Être styliste pour hommes, un défi? Métro a posé la question au styliste Martin Boucher, qui offre ses services à ces messieurs qui manquent de temps – voire d’intérêt – pour le magasinage.
En 2017, quel est le rapport qu’entretiennent les hommes avec leur garde-robe?
Généralement, ceux qui m’appellent n’ont pas beaucoup de connaissances en mode et n’ont souvent carrément pas le temps d’aller magasiner. La plupart ne savent même pas où aller! C’est un terrain inconnu pour eux et ils ont beaucoup de questions. Mon rôle est donc de leur faire connaître de nouvelles boutiques tout en les aidant à trouver la recette, c’est-à-dire les coupes qui conviennent le mieux à leur silhouette.
On note que le segment des cosmétiques pour hommes est en croissance. Qu’en est-il, plus précisément, de la mode?
C’est vrai que les hommes sont de plus en plus coquets. Par exemple, je ne suis pas gêné de parler de mes crèmes, alors qu’il y a 20 ans, on n’en parlait pas trop… Oui, l’intérêt général pour ce genre de choses augmente au Québec, mais ça n’a encore rien à voir avec l’Europe, où la culture de la mode est très différente à mon avis.
Il est vrai que l’offre est nettement moins diversifiée pour les hommes que pour les femmes…
J’arrive à manœuvrer en travaillant avec une dizaine de boutiques qui couvrent le créneau moyen-haut de gamme que je vise avec ma clientèle. La réalité, c’est qu’il y a ici des talents incroyables en design de mode, mais ils ont de la misère à vivre de leur travail. Oui, il y a un manque de diversité en mode [locale et internationale] pour homme, mais le marché est-il vraiment là? Ce que je remarque aussi, c’est que je n’ai pas beaucoup de demande pour de la mode écolo. On ne me demande pas où c’est fait, d’où ça vient…

«Oui, il y a un manque de diversité dans la mode [locale et internationale] pour homme, mais le marché est-il vraiment là?» –Martin Boucher, styliste pour hommes

En somme, est-ce plus facile ou plus difficile de s’habiller quand on est un homme?
C’est plus simple dans le sens où il y a moins de propositions. On peut opter pour un t-shirt en coton de qualité avec un jean et de beaux souliers… ça n’a pas besoin d’être compliqué! Il suffit de savoir quelles marques nous vont bien – par exemple, la silhouette des vêtements des marques américaines est généralement plus carrée, alors que les marques européennes, notamment scandinaves, vont proposer des vêtements coupés plus près du corps qui vont mieux aux personnes élancées.
Quelles erreurs les hommes font-ils quand ils magasinent?
Mon principe de base, c’est qu’il faut que ça fasse «wow» chaque fois qu’on essaie un morceau. Si tu es devant le miroir et que tu te poses des questions, laisse faire! C’est dans ce temps-là qu’on fait des erreurs d’achat. Bref, achetez-vous du «wow»!
Je pense aussi que c’est bon de faire un petit ménage de sa garde-robe chaque printemps. Ne gardez pas de choses «au cas où». Il ne faut pas avoir peur de se débarrasser des vêtements qu’on n’a pas portés depuis un an ou deux, à moins qu’ils aient une grande valeur sentimentale. On peut aussi aller encore plus loin et éliminer une pièce chaque fois qu’on en achète une nouvelle.
lhabilleur.ca

 

 

Fait par Gabriel Sévigny

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